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Rédaction Guingamp
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Le paiement d’un billet d’entrée pour visiter Notre-Dame de Paris en vue de récolter des moyens pour la sauvegarde d’autres monuments religieux est d’actualité.
La grande Notre-Dame viendra-t-elle en aide à sa petite sœur costarmoricaine ?
Comme elle l’avait promis au printemps de ne pas l’oublier, la ministre de la Culture Rachida Dati avait-elle encore en tête l’église bringoloise, incendiée en avril, au moment de faire cette proposition ?
Ce vendredi 25 octobre en matinée, l’heure était plutôt à projeter les prochaines actions à mener pour la municipalité, réunie avec le préfet Serge Delrieu, des membres de la direction régionale des affaires culturelles, du conservatoire départemental, l’architecte des bâtiments de France Denis Lefort, l’architecte Vincent Jouve, ayant déjà œuvré pour l’église, ainsi que des membres du diocèse et de la paroisse.
« Le feu a désacralisé notre église »
Maintenant que le montant de la participation de l’assurance est connu, autour du million d’euros, les élus bringolois veulent faire avancer le dossier de l’église communale avant qu’il ne tombe dans l’oubli.
Le maire Philippe Thomas a posé une question importante : « Le feu a désacralisé notre église. Quel avenir devons-nous lui choisir ? »
La priorité, reconnue par tous, est de pouvoir lancer l’évacuation des graviats et de mettre l’édifice hors d’eau, en préservant le clocher inscrit à l’inventaire complémentaire.
Les retables des XVIIe et XVIIIe siècles, classés aux monuments historiques resteront probablement la plus grosse perte causée par l’incendie.
Du côté des professionnels de la culture, on garde l’espoir que quelques vestiges subsistent pu être conservés, en tombant les premiers, étant ainsi protégés du feu par les gravats.
Durant le déblais, un travail minutieux de recherche sera à mener, en parallèle des protections à prendre quant à la présence du plomb venant des peintures intérieures et des vitraux.
La mise hors d’eau devra se faire, quant à elle, dans le respect de la structure et de la silhouette actuelle de l’église qui en fait sa singularité dans le paysage des églises du territoire.
Bringolo, laboratoire de l’avenir des églises en France ?
À la sortie de la réunion, l’autorité préfectorale a appuyé la reconnaissance d’utilité publique de l’association pour la restauration de l’église.
Elle compte actuellement environ 25 000 € en caisse, obtenus de particuliers, de communes voisines et d’associations ayant organisé des manifestations sportives ou culturelles à son profit. L’association devrait voir les dons augmenter, ceux-ci étant déductibles des impôts.
L’église a été désacralisée par l’incendie. Elle pourrait donc devenir un lieu autre, pas seulement culturel, au cœur de la commune.
S’il précise bien ce point en ajoutant que la réflexion ne fait que commencer en raison des travaux prioritaires et de leur durée, le maire tient à assurer « qu’il ne sera pas fait n’importe quoi de l’église, particulièrement du fait aussi qu’elle est entourée du cimetière. »
L’histoire a montré que malgré l’incendie de 1889, Notre Dame de Bringolo a su garder sa singularité, car reconstruite à l’identique, alors que l’époque était à la construction d’églises plus monumentales.
Sa restauration au XXIe siècle sera-t-elle le signe d’une nouvelle singularité et d’un nouvel usage de notre patrimoine architectural dans ce que l’on nomme à présent « la ruralité » ?
Association pour la restauration de l’église Notre-Dame de Bringolo. Contact et dons à la mairie de Bringolo, au 02.96.74.10.87, ou via le site internet Helloasso.
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