Elle est actuellement en train d’être recouverte d’une gangue de métal d’échafaudage et devrait disparaître aux yeux des Fauilletais pour au moins six mois. Elle, c’est l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste qui trône au milieu du village depuis toujours. Sa tour clocher, haute de 21 mètres, est l’unique témoignage encore visible du château…
Elle est actuellement en train d’être recouverte d’une gangue de métal d’échafaudage et devrait disparaître aux yeux des Fauilletais pour au moins six mois. Elle, c’est l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste qui trône au milieu du village depuis toujours. Sa tour clocher, haute de 21 mètres, est l’unique témoignage encore visible du château qui, au Moyen-âge, dominait toute la plaine. Cet élément fortifié aux épais murs de calcaire percés de quelques meurtrières n’est accessible que par un escalier en colimaçon de 75 marches et c’est sur lui, et notamment sa toiture, que les inquiétudes se présage.
« En fait, on a beaucoup attendu et il est désormais urgent de réhabiliter la charpente pour la sauvegarde. Deux ans de plus et il aurait fallu tout refaire pour un coût beaucoup plus élevé », se désole le maire Gilbert Dufourg, qui voit son mandat lesté de cette restauration majuscule. « Comme dans un cycle, c’est tombé sur nous. D’autant que les restaurations d’églises font partie des dépenses les plus élevées et les moins subventionnées. Mais une fois que ce sera fait on pourra bénéficier pour plusieurs dizaines d’années d’un beau bâtiment, c’est important pour le tourisme. »
Un mal nécessaire
Ce mal nécessaire a débuté en juin dernier avec une première tranche de dépôt/restauration des portes, vitraux et cloches. Et si aujourd’hui les portes clôturent de nouveau l’édifice et les cloches sonnent, les vitraux terminés sont stockés à l’abri avec les nouveaux cadrans d’horloge électronique. Ils seront reposés à la clôture du chantier de gros œuvre de la deuxième tranche.
L’ensemble de ce chantier XXL est suivi par l’architecte Lewis Willmott et réalisé dans les règles de l’art par des artisans locaux. Pendant cette ultime étape, sont prévus la réfection de la toiture en ardoise du clocher, le nettoyage-sablage de toutes les façades, le remplacement des pierres abîmées et la destruction de l’ancien presbytère inutile et insalubre. Débarrassée de cette verrue, l’église devrait retrouver son isolement et surtout son unité architecturale faite d’un mélange harmonieux de réalisations datées du XVe au XIXe siècle.
Opération de mécénat
Une nécessité en termes de préservation et de sécurité qui a un coût négligeable pour le budget d’un village de 860 habitants. La première tranche s’élève à 34 039 euros HT avec un autofinancement à hauteur de 24 420 euros. La seconde s’annonce plus salée, surtout dans un contexte inflationniste. 455 000 euros HT ont été budgétés aidés d’une subvention de l’Etat de 33 000 euros et de la fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français de 10 000 euros.
Face à l’ampleur du reste à charge, les administrés failletais viennent d’ailleurs de recevoir un courrier de sollicitation de don pour une ou plusieurs années. Cette opération de mécénat devrait débuter prochainement pour un montant espéré de 130 000 euros dans le cadre institutionnel de la Fondation du Patrimoine, avec qui une convention-cadre sera signée d’ici la fin du mois. « J’espère que les particuliers et les entreprises se sentiront concernés par la transmission de cet édifice phare de notre village en donnant, quel que soit le montant. »
Parmi les étapes de restauration, l’ancien presbytère devrait être détruit.
Amandine Gasparotto
Sur le chevet, les pierres les plus abîmées devraient être remplacées par celles récupérées lors des destructions.
Amandine Gasparotto